Titres restaurant : l’Autorité de la concurrence saisie pour entente présumée

Dire que la restauration collective nous fait manger de la merde, c’est diffamer. En revanche dire que Sodexo contrôle une grande partie de la restauration collective en France, que l’on ne peut pas y choisir l’origine de ses aliments et que chacun peut encore s’il le souhaite éviter de s’y rendre, ce n’est pas diffamer et pourtant le message est presque le même ! Dans la vraie vie le grand gagnant n’est pas Tricatel comme dans le film l’aile ou la cuisse mais Sodexo.

Voilà 10 ans que je ne fréquente plus les cantines d’entreprise préférant prendre ma bonne gamelle que je glisse tous les matins dans mon sac à dos. Au moins, je peux choisir l’origine de ce que je mange.

Alors que c’est interdit de manger sur le lieu même du travail, les syndicats où je travaille ont obtenu la possibilité que les indépendants comme moi puissent bénéficier d’un salle à coté de la cantine ou on puisse consommer sa propre nourriture. Fort de cette victoire, fruits de longues négociations syndicales (mon collègue Manu a fait preuve d’une opiniâtreté féroce), je suis pour le moment le seul utilisateur parmi les 700 personnes qui travaillent sur le site. Les autres collègues ont des grandes gueules quand ils ronchonnent sur l’augmentation du prix du plateau mais dans les actes, ce sont des soumis.

Je suis bien content de me passer des restaurateurs. Je ne fréquente plusla restauration collective que quand j’y suis invité ou quand j’y suis forcé (motifs pro heureusement extrêmement rares). Il faut dire qu’en 2009 le cadeau de la baisse de TVA de 19,6% à 5,5% et dont les restaurateurs se sont gardés la quasi-intégralité (les 9/10 selon un rapport du Sénat) pour leur gueule, m’était bien resté en travers.

http://www.lesechos.fr/economie-fra...

Voilà donc donc que le secteur de la restauration fait encore parler de lui mais cette fois-ci pour les magouilles sur commissions prélevées sur chaque ticket resto. Ce n’est pas sans me rappeler les montants exorbitants des cotisations pour les cartes bancaires de la quasi totalité des banques implantées en France (en dehors d’ING, BforBank et autres banques en ligne))


http://lexpansion.lexpress.fr/entre...

Des représentants de restaurateurs et d’hôteliers ont saisi en mai 2015 l’Autorité de la concurrence pour une entente présumée entre les principales sociétés émettrices de titres restaurant. Ils sont toujours dans l’attente d’une réponse de l’institution.

Après le cartel du lait, des produits d’entretien et des loueurs de voitures, voici que l’Autorité de la concurrence a été saisie par des hôteliers et des restaurateurs. Ces derniers soupçonnent les sociétés émettrices des titres restaurant de s’être mise d’accord pour des augmentation de tarif.

Cette saisine, "remonte au mois de mai 2015 et elle est toujours en attente d’examen, aucune investigation n’est en cours pour le moment", a expliqué le SNRTC (Syndicat national de la restauration thématique et commerciale). Le SNRTC, aux côtés du Syndicat national de la restauration publique organisée et de la Confédération des professionnels indépendants de l’hôtellerie, précise être "en attente d’une réponse de l’Autorité". Des taux de commission "de 1% à plus de 3%"

Ces syndicats de restaurateurs et d’hôteliers indépendants dénoncent la concurrence supposée de pratiques anticoncurrentielles mises en oeuvre par les acteurs historiques : Edenred (Ticket Restaurant), Sodexo (Chèque Restaurant), Natixis Intertitres (Chèque de Table) et Groupe Up (Chèque Déjeuner). Les plaignants reprochent aux émetteurs de titres d’avoir fait passer leur taux de commission "de 1% à plus de 3% de manière simultanée et sans aucune justification économique", selon l’avocat des plaignants, François Froment-Meurice, cité dans le quotidien.

En parallèle, Resto Flash, nouveau venu à la table des émetteurs, a déposé fin octobre 2015 une saisine relative aux pratiques mises en oeuvre par ces quatre émetteurs "historiques", qui ensemble contrôlent ce marché très rentable de 5,5 milliards d’euros.

En 2001 déjà, les autorités de la concurrence avaient infligé une sanction de 1,3 million d’euros aux trois principaux émetteurs de titres restaurant de l’époque (Accor, Sodexho Chèques et cartes de services et Chèques-Déjeuners), pour entente anticoncurrentielle "injustifiable".