L’obligation d’entretien des chaudières

Encore une mesure à la con destinée avant tout à faire proliférer une caste de parasites, car l’entretien d’une chaudière y compris au gaz ne relève pas de l’insurmontable pour peu que l’on soit habile de ses 10 doigts.

Tout d’abord pour ce qui est du ramonage, autant il est impératif de le faire une fois par an pour un foyer fermé destiné au chauffage bois et charbon (oui parce qu’un foyer fermé fonctionne très bien avec du charbon de mine), autant une cheminée de chauffage au gaz n’aura à être ramonée qu’une fois tous les deux ans. Et encore, en deux ans, on ne ramasse pas grand chose, quelques scories minérales de couleur grise et verdâtre incombustibles et d’un volume de quelques centimètres cubes.

Pour la chaudière, elle produit une belle flamme bleue silencieuse comme sur une gazinière, c’est que la combustion est correctement réglée et ne touchez à rien. En revanche, si vous avez des flammes jaunes de grande longueur, là il va falloir sérieusement vous inquiéter car la combustion incomplète produit du CO toxique et c’est aussi le signe d’une baisse du rendement de la chaudière.

Reste, l’élément qui va être l’objet de toutes les attentions. L’échangeur gaz brulés - eau. En effet, celui-ci s’encrasse assez vite et un nettoyage annuel est un minimum. En usage intensif, il faut même nettoyer deux fois par an. Pour nettoyer, il faut quelques outils pour déposer les capots protection, une bonne brosse métallique, un aspirateur d’atelier. L’air comprimé issu d’un compresseur est très utile. Muni d’un miroir et d’une lampe torche, il faut inspecter et déboucher les passages des gaz brulés dans les ailettes de l’échangeur.

Au bout de quelques années de service, vous serez amené à déposer l’échangeur pour une inspection et nettoyage plus poussé. Il faut isoler le chauffe-eau du réseau d’eau potable et du réseau de chauffage central (fermeture des vannes). Les joints des raccordements démontés sont évidemment à changer. Le nettoyage se fait simplement avec un Kärcher en mode rotabuse, et c’est suffisant. Dans le serpentin de l’échangeur convenablement vidangé, vous verserez du vinaigre afin d’attaquer le tartre. Enfin, après avoir laissé agir, vous rincerez à grandes eaux et vous reviderez complètement l’échangeur afin d’éviter de répandre tout l’eau résiduelle sur le tableau de commande électrique du chauffe-eau. Intercalez quand même ci et là des serpillières, c’est utile.

Après séchage, remise en eau pour s’assurer qu’il n’y ait pas fuite, puis remise de l’électricité puis du gaz. Un petit essai de fonctionnement pour vérifier que tout va bien que ce soit en mode eau chaude sanitaire et en mode chauffage. Et normalement, vous aller pouvoir remonter le capôt et être tranquille pour tout l’hiver. Évidemment, réglez la puissance de chauffe au minimum, point n’est besoin d’avoir 65°C en eau chaude. Réduisez à 43°C en ECS et maximum 50°C pour le chauffage. Si votre maison n’est pas assez chauffée avec de l’eau à 50°C, il faudra regarder du coté des radiateurs et de leur dimensionnement.

Aux "terroristes" (cf l’appel à la terreur) qui voudraient me mettre en garde contre mes méthodes DIY, je répondrais ceci : je préfère bien faire moi-même et ne jamais avoir de sinistre que de faire appel un pro aux compétences pas toujours confirmées et me retrouver avec un sinistre, des dégâts considérables, brandir ma petite facture à l’assureur et de m’entendre dire que tout ne sera pas pris en charge car les assurances ne couvrent jamais tout !

Notez que j’ai déjà eu des témoignages de départ de feu de cheminée avec soit disant un ramonage préalable. En ce qui me concerne, la première fois que j’ai fait moi-même un ramonage après soit disant un professionnel (c’était en 2002), j’ai extrait le double voire le triple de suies par rapport aux années suivantes, c’est dire comment c’était "bien fait et dans les règles de l’Art"...