40 % des parcs éoliens ont une rentabilité excessive, selon la Commission de Régulation de l’énergie

On ne sait pas si ce sont les nucléocrates qui ont écrit cet article mais ça en a l’odeur. On pourrait dire la même chose des centrales nucléaires où les coûts du démantèlement en fin de vie des réacteurs et du traitement des déchets radioactifs sur le très long terme sont loin d’être totalement pris en compte.

En conclusion, il faut y voir là un appel du pied du lobby des producteurs d’énergies non renouvelables pour mettre des bâtons dans les pales des éoliennes comme ils ont jeté un voile opaque sur la filière de l’énergie solaire photovoltaïque à la suite d’un engouement un peu trop prononcé des particuliers. Reste qu’il faut s’attendre à une baisse du prix de rachat de l’énergie électrique d’origine éolienne comme ça a déjà été le cas pour le solaire photovoltaïque.


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40 % des parcs éoliens ont une rentabilité excessive, selon la Commission de Régulation de l’énergie

Par Ludovic Dupin - Publié le 18 avril 2014, à 14h39

La Commission de Régulation de l’énergie (CRE) juge que les taux de retour sur investissement de certains parcs éoliens sont excessifs. Elle appelle à accroître le recours aux appels d’offres et à réviser régulièrement les tarifs de rachats des filières matures.

Ce jeudi 17 avril, la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) a publié un rapport sur la rentabilité des énergies renouvelables. Financés par des tarifs de rachats préférentiels afin de favoriser leur développement, ces outils de production d’électricité ne sont pas censés dégager des marges trop importantes, sachant que le taux de retour sur investissement acceptable (dit coût moyen pondéré du capital [CMPC]) se situe aux alentours de 5 %.

La CRE a mesuré ce taux de retour sur investissement (TRI) après impôts sur 39 parcs éoliens terrestres disséminés à travers la France. Sur cet ensemble, 8 parcs affichent une rentabilité très basse, inférieure à 4 %. "Cette rentabilité relativement faible traduit des situations pour lesquelles les parcs bénéficient de conditions de vent peu favorables", explique le rapport. La productibilité y est inférieure à 1850 heures par an.

Plus de 10 % de rentabilité

Quinze se "situent dans une fourchette de plus ou moins 1 % autour du CMPC de référence". Cela correspond à une capacité de production moyenne de 2170 heures par an. Seize parcs se situent au-delà de 6 % de rentabilité, dont six dépassent même les 10 %. Pour ces parcs, le temps de productibilité dépasse les 2400 heures par an. Ce groupe représente 40 % du panel de champs éoliens étudiés.

Retour à la normal dans le solaire

En matière d’énergie solaire, la situation semble être revenue à la normale après le moratoire et la remise à plat du système de financement en 2010. "Les installations mises en service en 2010 ont un TRI supérieur à 11 %, car elles ont bénéficié des tarifs d’achat précédant le moratoire. Les révisions tarifaires successives ont toutefois permis une baisse significative de la rentabilité", analysent les experts de la CRE.

D’une manière générale, à l’issue de cette étude, la CRE appelle, pour toutes les énergies renouvelables, à accroître le recours aux appels d’offres. Dans le cas spécifique de l’éolien terrestre, elle souhaite que les tarifs d’obligation d’achat soient revus pour les sites les mieux dotés en vent et que soient révisés régulièrement les tarifs de rachat. Cette étude doit servir de base de travail au gouvernement qui travaille à une réforme importante des mécanismes de soutien aux énergies renouvelables.

Ludovic Dupin