Sucre, huiles : avis de spéculations sur les matières premières

Une sodomie de plus que celle de la spéculation sur l’huile de tournesol. Alors certes l’Ukraine est grande productrice de tournesol, mais elle n’est pas la seule et avant même les prochaines récoltes, on nous fait croire qu’il n’y a déjà plus rien.

Ce n’est pas sans me rappeler la spéculation qui avait eu lieu sur le sucre en 1974 et qui a fait l’objet d’un fiction au cinéma avec le titre : Le sucre.


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En 1974, une bulle oubliée faisait caraméliser les cours du sucre Ajouter l’article à vos favoris Retirer l’article de vos favoris PRODUITS TROPICAUX

L’envolée des denrées agricoles ne date pas de ces derniers mois. Au début des années 70 les prix du sucre avaient été multipliés par près de 50. Déjà la pénurie menaçait... Emmanuel Garessus Publié mercredi 16 juillet 2008 à 02:01

Un boom des matières premières ? Le sucre se traite 85% en dessous de son record historique de 1974 ! Ces derniers mois son cours a certes légèrement profité de l’engouement général pour les « commodities ». Mais si peu. Surtout au regard de l’explosion du prix de 1974, qui mérite d’entrer dans l’histoire des bulles spéculatives. Au rang des personnalités qui ont su acheter au plus bas - et vendre au meilleur moment - on sera surpris de rencontrer François Pinault, l’homme à l’origine du groupe français PPR. Ce fils de paysan, qui avait quitté l’école avec le mépris des diplômes et plus tard repris la scierie de son beau-père, se bâtit une réputation de repreneur local en 1970.

Le coup de François Pinault

C’est un « tuyau » fourni par Roland Gadala, administrateur de Peugeot et de Saint-Gobain, qui permet à Pinault de réaliser son premier gros coup, selon la biographie de Pierre-Angel Gay et Caroline Monnot. Le sucre passe en effet de 1,4 cent la livre à 66,5 cents entre 1966 et son sommet de novembre 1974, une multiplication par 47. Georges Conchon en fait un livre et Jacques Rouffio un film mémorable, avec Gérard Depardieu dans le rôle du truculent conseiller financier, et Jean Carmet celui d’un inspecteur des impôts qui perd toute sa fortune.

L’histoire de cette spéculation s’explique par une subite réduction de l’offre de ce que les Perses, au VIe siècle av. J.-C., nommèrent « le roseau qui donne le miel sans le concours des abeilles ». A la fin 1972, le marché a connu quatre excellentes récoltes successives. Et pourtant la consommation parvient à dépasser la production. Et mange les stocks accumulés. La demande est également soutenue par le retrait en 1969 du cyclamate - un substitut artificiel - par les autorités américaines de surveillance (FDA) en raison d’un risque de cancer.

Vols à l’étalage

Au début 1974, la hausse des prix fait s’envoler les rumeurs. De grands acheteurs constitueraient des stocks pour anticiper la poursuite de la tendance. Le mouvement atteint le consommateur. On dérobe des morceaux dans les magasins. Les invités offrent à leur hôte non plus une bouteille mais des paquets de sucre. Selon Jim Rogers, le célèbre investisseur et auteur de Hot commodities, les courtiers en sucre n’avaient pas alors une idée claire des raisons de cet engouement. Une rareté de la main-d’œuvre pour la récolte de canne ? Une médiocre récolte de betteraves en Europe ? Certains suspectent les mauvaises récoltes en Union soviétique. En pleine crise pétrolière, les capitaux arabes sont également soupçonnés de spéculer sur d’autres matières premières et de faire monter les cours. L’explosion du prix pénalise tout de même la demande à l’automne 1974. Et lorsque Washington publie une loi pour protéger ses producteurs, les cours sont déjà en train de plonger. En janvier 1977 le cours oscille à nouveau entre 7 et 9 cents. Cet été, il se traite à 14 cents.

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