À quoi sert le contrôle technique automobile ?

Ça ne sert à rien ou à pas grand chose !
Avec un tel titre, je vais m’attirer les foudres du lobby du contrôle technique automobile dont Drekra en tête.
Instauré pour les automobiles en 1992 avec une première visite au bout de 8 ans puis une visite tous les 3 ans, la première visite a été rapproché rapidement à 5 ans. En 2003, la visite initiale s’est à nouveau rapprochée à 4 ans et la périodicité s’est réduite à 2 ans.
Enfin, à la fin de l’année 2012, la commission européenne composée de membres non élus et très souvent approchée par des groupes de pression (en langage courant on appelle cela de la corruption ou proposer des pots de vin), propose l’annualisation des contrôles techniques.
L’article disponible à cette url est assez explicite : http://pro.largus.fr/s_informer/Controle+Technique/controle-technique—la-polemique-2183366.html
Les groupes de pression applaudissent des deux mains à l’idée de se goinfrer encore plus sur le dos des automobilistes éternelles vaches à lait. Les motards sont aussi dans le collimateur des lobbies alors que les chiffres d’accidents mettant en cause une défaillance technique sont insignifiants comme le détaille cet article.
Utile ou futile ?
Franchement, j’ai des doutes, ayant que des véhicules de plus de 4 ans, certains points faibles relèvent de la fumisterie.
Exemples :
- groupe motopropulseur : fuite importante. À en croire le rapport, mon garage serait une vraie patinoire avec un énorme flaque d’huile noire au milieu. Pas de bol ma vielle R19 est placée toujours au même endroit et miracle pas une seule goutte d’huile au sol.
- déséquilibre de freinage avant : 0 %, le supérieur du contrôleur n’en croyait pas ses yeux. Je lui dis que j’ai changé moi-même les plaquettes de frein ? Non, je ne lui dis pas, on ne sait jamais, les "professionnels" n’aiment pas ceux qui ne le sont pas.
- durite de frein : détériorée. À en croire le rapport, au premier coup de frein, la durite va exploser et les freins vont lâcher. Je me suis retrouvé avec une obligation de contre-visite. Après démontage, les craquelures n’étaient que très superficielles.
- optique de phare légèrement fêlée : Je vous rassure pas une goutte de condensation à l’intérieur, et l’optique était parfaitement étanche et opérationnelle. Ma R11 aurait pu continuer à rouler les 9 années qui suivirent telle quelle et pourtant pan ! contre-visite et DTC !
- usure des pneumatiques : Alors là tous les coups sont permis. Les témoins d’usure ne sont pas atteints, ce n’est pas un problème. Une astuce, si vous avez un ami qui a un véhicule dotés de roues aux même dimensions, empruntez lui le temps de la contre-visite. Le trou de balle qui avait recalé ma R11 s’en est aperçu, il me l’a dit mais ne pouvait refuser le véhicule.
- Ampoule grillée : là ça ne pardonne pas => contre visite. Et pourtant, recomptez le nombre de véhicules de nuit qui n’ont qu’un seul phare d’allumé, au moins 1 sur 10. C’est d’autant plus étonnant, qu’en 20 ans de conduite, je n’ai du remplacer que 2 fois une ampoule de phare. Je voudrais qu’on m’explique. Il faudrait que je demande à tous ces propriétaires, l’adresse de leur centre de contrôle technique.
On savate, on savate et seul le rapport du contrôleur est souverain. Vous vous voyez en train de contester au tribunal un rapport d’un contrôle technique. Quel expert va désavouer son collègue ?
J’ai constaté que les personnes comme moi qui présentaient leurs véhicules individuellement avait un taux d’échec plus élevé que ceux présentés par un garage. D’ailleurs, entre collègues, on se tutoie. Je dis ça, je ne dis rien ...
Par ailleurs, un contrôleur, après m’avoir remis ma si méritée vignette bleue à la fin de la visite, m’a avoué qu’il y a des quotas. Ben oui, un centre qui ne refuse pas assez de véhicules, ça devient suspect en cas d’inspection.
Une combine et quelle combine ...
Face à cette contribution fiscale forcée (l’État empoche 20% par le biais de la TVA), je retarde la visite initiale à 5 ans et les visites suivantes à 3 ans.
Que faire en cas de contrôle routier ?
1) il faudrait déjà que ça arrive. Les forces de l’ordre sont plus préoccupées par la politique du chiffre avec les radars mobiles que de contrôler les véhicules au hasard. La réduction des effectifs ces dernières n’a pas amélioré leur disponibilité sur le terrain. Rouler aux limites de vitesses diminue les risques.
2) l’amende est de 135 € (en 2013), ça coûte moins cher qu’un train de pneus pour remplacer ceux qui sont soit-disant légèrement fatigués. Bon après, il ne faut pas trainer, il faut que le contrôle technique soit fait dans les 15 jours pour récupérer la carte grise et payer la prune. À 70 € le contrôle technique, l’amende est-elle encore dissuasive ? Il faut s’interroger (mais pas trop fort).
3) Notons que depuis 2012-2013, la date d’échéance apparaît beaucoup plus clairement sur la vignette, sans aucun doute pour faciliter le contrôle routier y compris sur les véhicules en stationnement.
Et l’assurance ?
Autant les contrats d’assurance sont clairs sur la déchéance en cas de conduite en l’état d’ébriété (et c’est normal), ou en l’absence de permis de conduire autant il n’y a rien concernant le contrôle technique. Vous vous devez d’avoir un véhicule en bon état d’entretien avec ou sans contrôle technique, c’est tout.
Enfin, un dernier truc. Vérifier toutes les loupiotes, ça serait dommage de se faire recaler pour ça.
Alors roulez bien et moins, roulez malin !
Contrôle technique : la polémique Actu / Après-Vente - 12/11/2012
La Commission européenne veut harmoniser le contrôle technique et le rendre annuel pour les voitures âgées de six ans et plus. La France vient de livrer un avis négatif, et plusieurs hommes politiques montent au créneau.
Pour une fois que Bruxelles parvient à inspirer un peu de passion… La Commission européenne s’est attirée des foudres de divers horizons, suite à sa proposition de nouveau règlement du contrôle technique publiée en juillet. Dernière en date, celle des députés français, ou du moins de la Commission des affaires européennes. Les États membres doivent en effet se prononcer sur les propositions de réglementation européenne : « Nous devons garder en tête qu’un bon règlement est celui qui provient d’une vérité intrinsèque, et non de l’action conjuguée du lobbying et de la technocratie » a fait savoir le député Jacques Myard. « Nous mettons très clairement en cause l’impartialité de l’expertise sur laquelle se fonde la Commission » a ajouté pour sa part le député de Paris Christophe Caresche.
Les motos aussi On l’aura compris, les députés, à l’instar du Sénat qui avait été amené à s’exprimer sur le sujet quelques jours auparavant, rejettent massivement la proposition de directive. Deux points cristallisent les crispations et autres réticences. Tout d’abord, Bruxelles veut que tout ce qui roule soit soumis à contrôle technique, motos comprises. Afin de justifier sa position, la Commission s’appuie sur des études approfondies « qui révèlent que 8 % des accidents impliquant des motocycles sont dus à des défaillances techniques. »
L’argument mis en avant par Bruxelles est largement développé par Dekra dans un rapport sur la sécurité des motos publié en 2010. Seul problème, l’enseigne est leader mondial du contrôle technique, et donc juge et partie… Selon le rapport « Maids 1.3 » (Motorcycle accidents in depth study), qui avait aussi planché sur le sujet, les problèmes mécaniques sont à l’origine d’un accident de moto dans « moins de 2 % des cas ». Le sujet agace tellement les motards français qu’ils ont déjà largement manifesté à travers la France, tandis qu’à Trappes (78), certains ont symboliquement cadenassé le siège de Dekra France !
Deuxième point de désaccord majeur, la fréquence prévue des contrôles. La Commission souhaiterait qu’au bout de 6 ans révolus ou 160 000 kilomètres, les voitures soient soumises à un contrôle annuel. La fréquence est actuellement fixée à deux ans en France, une fois la quatrième année du véhicule passée : « Ces mesures pèseraient en priorité sur les ménages les plus fragiles économiquement, dès lors que les véhicules anciens ciblés par le règlement appartiennent majoritairement à des citoyens modestes » observent les députés. Un argument pas forcément recevable pour Bernard Bourrier, P-DG d’Autovision : « Les chiffres dont nous disposons en France montrent que plus le véhicule vieillit et plus il est soumis à une contre-visite : 6,24 % de taux de refus pour les voitures âgées de 4 ans et moins, 11,44 % pour les 5 à 7 ans, 18,42 % pour les 8 à 10 ans et 29,32 % pour les 11 ans et plus. Et pour quelles raisons sont-ils refusés ? Freinage, liaisons au sol, structure et carrosserie, des domaines qui peuvent mettre en danger la vie d’autrui. Ce n’est pas une aberration, au bout de la sixième année, de voir le véhicule tous les ans » explique-t-il.
Le P-DG d’Autovision insiste en outre sur le fait que cette vaste réforme du contrôle technique permettrait de créer des emplois : « D’après nos projections, cela ferait de 7 000 à 8 000 postes de plus dans le secteur du contrôle technique ; c’est un chantier important pour toute la filière automobile » considère encore Bernard Bourrier. Dans l’œil du cyclone, Dekra se défend : « Les chiffres produits (NDLR, concernant l’accidentologie des motos) viennent des rapports officiels d’experts judiciaires en Allemagne, qui ont analysé plus de 600 accidents. Mais le débat n’est même pas là. Le contrôle technique contribue à la sécurité routière, il s’agit d’un maillon de la chaîne, on ne dit rien d’autre » précise Nicolas Bouvier, président de l’activité contrôle technique de Dekra France.
Apaisement Professionnels plutôt favorables, politiques réticents et motards en colère… la juste équation risque d’être dure à trouver. Contactée par nos soins, la Commission européenne veut jouer l’apaisement. Elle reconnaît s’être appuyée sur l’étude de Dekra pour ce qui est du contrôle technique moto, mais pas seulement. D’autre part, « il s’agit d’une proposition, et ce sont les législateurs qui décident », c’est-à-dire le Parlement européen et non la Commission. Mais Bruxelles de prévenir, tout de même, qu’en cas de fronde d’une ou plusieurs nations « les États membres peuvent adopter un règlement plus sévère que celui proposé, mais pas moins », ce qui signifie que la France ne pourra pas légalement imposer ses propres règles quant aux fréquences des visites : « Si la Commission passe outre (NDLR, la position parlementaire française), on peut encore contester le règlement d’un point de vue juridique ; cela peut aller jusqu’à la Cour européenne de justice, nous n’en sommes qu’au début du processus » promet Christophe Caresche, qui semble bénéficier de la bienveillance gouvernementale sur ce sujet.
Ce qui change Outre la fréquence et les motos, quoi de neuf dans ce contrôle technique harmonisé ?
De l’électronique, car il faut bien que les contrôles s’adaptent à l’évolution des véhicules. Le principe qui veut que le contrôleur technique n’ait rien à démonter pour effectuer son travail est à peu près respecté : ABS, ESP et autre EBS (freinage électronique) seront contrôlés visuellement. Autre nouveauté majeure, l’Europe entend aussi se préoccuper de l’état du liquide de frein ; en théorie, les contrôleurs devront en vérifier la température d’ébullition, de même que sa teneur en eau…
Des professionnels enthousiastes La Fédération nationale de l’artisanat automobile (FNAA) ne voit que des avantages à instaurer un contrôle technique annuel : « Un véhicule régulièrement entretenu vieillit mieux, consomme moins, émet moins de gaz à effet de serre et garantit un comportement routier optimal » écrit-elle. Et d’ailleurs, « contrairement aux idées reçues, la maintenance régulière d’un véhicule préserve directement le budget des ménages concernés plus qu’elle ne le grève » indique la Fédération… Interrogé voilà quelques mois par L’argus, le Syndicat du contrôle technique véhicule (SCTV) voit aussi d’un bon œil le contrôle technique annualisé : « Les véhicules les plus âgés sont peut-être moins entretenus, le contrôle annuel me paraît donc justifié ; dépenser 60 € pour un examen d’un véhicule âgé de plus de 7 ans ne me paraît pas incongru. C’est de la sécurité des automobilistes dont il s’agit ! » considère la présidente du SCTV Martine Houlière. Arnaud Murati
Contrôle technique obligatoire : le Sénat contre par Alexis Ferrant | 05.10.2012
Contrôle technique obligatoire : le Sénat contre la proposition européenne Aucune justification convaincante apportée à la proposition Moins de 0,5% des accidents de 2roues-motorisés sont liés à un problème technique
Contrôle technique obligatoire : le Sénat contre la proposition européenneLa Commission des Affaires Européennes au Sénat vient de livrer un avis défavorable sur la proposition de loi européenne visant à réformer le contrôle technique. La cause des motards et de l’ensemble des usagers de la route reçoit ainsi un allié de poids dans sa lutte.
En s’appuyant sur les résultats de l’étude scientifique MAIDS, le Senat a remis en cause la nécessité d’instaurer un contrôle technique pour les motos. Cette étude, qui contredit notamment les conclusions de l’ONISR et les rapports publiés par Dekra, indique que moins de 0,5 % des accidents impliquant un deux-roues motorisé sont liés à une défaillance technique du véhicule. Rapporté au parc roulant, la commission a jugé cette mesure inappropriée.
Les élus n’ont pas simplement rejeté cette partie de la proposition puisqu’ils jugent également que l’augmentation de la fréquence des contrôles pour les automobiles est un facteur de discrimination sociale.
Très active sur ce dossier, la Fédération Française des Motards en Colère s’est réjouie de ce soutien inattendu. Elle a rappelé au passage que des avis similaires avaient été émis en Suède et aux Pays-Bas.
Mobilisée depuis la présentation du projet de règlement européen en juillet dernier, la FFMC se réjouit de l’avis rendu par cette commission du Sénat et espère qu’il sera bientôt rallié par l’ensemble des élus français et européens pour que ce dossier soit enterré.
Observations de la commission des affaires européennes
La proposition tend à promouvoir une harmonisation très poussée des règles en matière de contrôle technique sans que des justifications convaincantes soient apportées. Cette démarche ne paraît pas fondée tant l’impact des défaillances techniques des automobiles comme des motocycles sur les accidents de la route apparait résiduel ; L’influence des contrôles techniques sur la diminution des accidents de motocycles n’est pas non plus démontrée par les études scientifiques menées sur le sujet dans les pays appliquant déjà cette mesure ; les données utilisées par la Commission européenne paraissent provenir de sources ayant un intérêt dans l’adoption du texte ; Le trafic transfrontalier des motocycles, étant globalement de faible ampleur, ne justifie pas non plus d’imposer un contrôle technique obligatoire à ce type de véhicule à l’échelle européenne ; L’augmentation de la fréquence des contrôles techniques pour les automobiles apparaît contradictoire avec leur évolution technologique qui les rend plus fiables plus longtemps ; Les véhicules les plus anciens appartenant généralement à des conducteurs aux revenus modestes, l’intensification des contrôles qui est proposée constituerait une lourde charge pour leurs propriétaires, dont il devrait revenir à chaque État membre d’apprécier l’opportunité ; Le Sénat estime donc que la proposition de règlement ne respecte pas, en l’état, le principe de subsidiarité.