Le dossier médical personnel a coûté un demi milliard d’euros pour seulement 400 000 dossiers

L’information passerait presque inaperçue par rapport aux quenelles de l’affreux M’bala M’bala. À 1250 € le dossier, ça fait tout de même quelques consultations chez le médecin !

Le fric n’a sans aucun doute, pas été perdu pour tout le monde. Je pense notamment, à tous ces cabinets d’études, à ces réunions, à ces séminaires et ces boîtes informatiques qui ont gravité autour. Il y a bien fallu les financer, n’est-ce-pas ?


http://www.leparisien.fr/societe/dossier-medical-personnel-un-demi-milliard-pour-rien-04-01-2014-3461831.php

Un monstre qui accouche d’une souris. Présenté lors de son lancement en 2004 comme une révolution et mis en place depuis 2011, le DMP, le dossier médical personnel, était censé regrouper en un seul document informatisé toutes les informations de santé d’un malade, accessibles à toutes les professions sanitaires, du médecin traitant à l’hôpital.

Aujourd’hui, l’heure est au bilan. Et il ne fait aucun doute que le DMP est un fiasco : à peine 400000 dossiers créés sur les 5 millions prévus (lire ci-contre). En raison notamment de l’attachement des patients à la protection de leur vie individuelle. Les concepteurs ont estimé que ces derniers étaient les seuls à pouvoir décider quelles informations devaient figurer dans leur dossier

Mais le monstre technocratique a aussi un coût. Et il s’avère gigantesque. Selon un document interne du Conseil national de la qualité et de la coordination des soins, chargé d’arbitrer les financements destinés à l’amélioration de la médecine de ville, 500 M€ ont été versés depuis 2004. Ces fonds proviennent en grande partie de l’assurance maladie.

C’est la première fois qu’un document officiel mentionne le chiffre exact du financement du DMP. Dans un rapport publié en 2013, la Cour des comptes était parvenue à une somme de 210 M€. Mais les magistrats avaient estimé que « l’absence de suivi financier précis et l’impossibilité de consolider le montant des fonds publics considérables consacrés sont gravement préjudiciables à l’appréciation de son coût réel ». Les enquêteurs de la Cour avaient alors évalué d’eux-mêmes, sans preuves, que le coût du DMP pouvait dépasser les 500 M€. Le document que nous avons pu consulter tend donc à leur donner raison. Mais il est toujours difficile de savoir à quoi exactement a été consacré cet argent. La Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) a toujours refusé de s’exprimer sur le sujet, préférant orienter les questions vers le ministère de la Santé. Et au cabinet de la ministre, Marisol Touraine, on est bien embarrassé de récupérer un serpent de mer initié par Philippe Douste-Blazy en 2004 puis relancé en 2008 par Roselyne Bachelot après avoir végété pendant quatre ans.

« C’est choquant ! s’emporte Gérard Bapt, député PS de Haute- Garonne, spécialiste des questions de santé. Il est scandaleux de ne pas pouvoir connaître au centime près ce que coûte un projet financé avec l’argent du contribuable. Car, aux 500 M€ versés par l’assurance maladie, on peut aussi ajouter les coûts induits par l’adaptation du dossier informatisé dans les hôpitaux, les heures de formation, toutes ces dépenses qui ne concernent pas directement l’élaboration du dossier mais qui sont bien réelles. On peut très bien atteindre le milliard d’euros ! » Le député réclame une remise à plat du DMP. Il a été entendu par la ministre de la Santé qui a annoncé cet automne la mise au point pour les mois à venir d’un dossier médical personnel « 2e génération », censé être plus efficace. Les pistes de réforme ne sont pas encore annoncées.

Selon nos informations, le DMP, qui est géré par une agence créée spécifiquement, l’Asip (Agence des systèmes d’information partagés de santé), pourrait être confié à la Caisse nationale d’assurance maladie. Un organisme qui aurait plus de poids pour gérer une centralisation et donc une plus grande efficience des données. En tout cas, les pouvoirs publics l’espèrent.


http://www.francetvinfo.fr/sante/le-dossier-medical-personnel-a-coute-un-demi-milliard-d-euros-pour-seulement-400-000-dossiers_496798.html Le dossier médical personnel a coûté un demi milliard d’euros pour seulement 400 000 dossiers Le Parisien qui publie ces chiffres évoque un "fiasco".

Mis à jour le 04/01/2014 | 09:12 , publié le 04/01/2014 | 09:12

Le dossier médical personnel (DMP) coûte cher, très cher. Sa mise en place a coûté 500 millions d’euros pour seulement 418 011 ouvertures sur les cinq millions prévus, révèle le Parisien (article payant - NLDR c’est faux) samedi 4 janvier.

"Selon un document interne du Conseil national de la qualité et de la coordination des soins, chargé d’arbitrer les financements destinés à l’amélioration de la médecine de ville, 500 millions d’euros ont été versés depuis 2004", écrit le quotidien qui a pu consulter le document. Ces fonds proviennent en grande partie de l’assurance maladie, précise le journal.

Pour Le Parisien, "il ne fait aucun doute que le DMP est un fiasco : à peine 400 000 dossiers créés sur les 5 millions prévus". Le DMP est un dossier électronique ouvert avec un professionnel de santé. Facultatif et gratuit, il rassemble toutes les informations médicales relatives à un patient (prescriptions, comptes-rendus d’hospitalisation, résultats d’analyses...). Le patient peut consulter ce "carnet de santé numérique" sur internet. Initié en 2004, relancé en 2008

Mais voilà, d’après Le Parisien, les patients sont attentifs à la protection de leur vie privée. Le journal dresse un constat très sévère : "selon les estimations des professionnels de la santé, plus de la moitié (des 418 011 DMP ouverts) contiennent très peu d’informations et le reste est vide".

Initié par Philippe Douste-Blazy en 2004, le DMP a été relancé par Roselyne Bachelot en 2008 après avoir végété pendant quatre ans. "Lors de la relance en 2008-2009, le contrat signé avec la société Santeos, chargé de l’hébergement des dossiers, tablait sur 5 millions de DMP fin 2013" or "le nombre de dossiers médicaux personnels ouverts au 2 janvier est de 418 011 (NDLR 418204 au 3/1/2014) ", écrit le journal.

Il précise encore qu’"en attendant de redéfinir une nouvelle stratégie, le gouvernement a été contraint de prolonger d’un an ce contrat soit 7 millions d’euros supplémentaires pour l’année 2014." Le DMP géré par une agence créée spécifiquement, l’Asip (agence des systèmes d’information partagé de santé) pourrait être confié à la Caisse nationale d’assurance maladie.

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