Réfractaire aux détecteurs de fumée chez vous ? Ce que vous risquez

Ce n’est pas l’objet en lui-même mais son caractère obligatoire qui me pose une problème. Comme tout ce qui touche au domicile privé, rendre obligatoire suppose également contrôle. La mesure est aussi débile que l’entretien annuel obligatoire des chaudières (un coup d’aspi et hop payez 150 € madame), l’interdiction des feux de cheminées (et des BBQ ?) ou encore l’interdiction des ampoules à incandescence.
Ensuite se pose la question de l’efficacité de ce genre de gadget. Et là manifestement, ce n’est pas brillant. Entre fausses alertes et défaillance en cas d’incendie, le constat d’UFC que choisir est carrément accablant : http://www.quechoisir.org/equipement-de-la-maison/securite-domestique/guide-d-achat-detecteur-de-fumee-bien-choisir-son-detecteur-de-fumee
Car si le marquage CE est a priori rassurant, il ne met pas à l’abri des mauvaises surprises, comme le prouve le test réalisé par Que Choisir : sur les 24 détecteurs de fumée testés, 4 reçoivent la mention « ne pas acheter » et l’UFC-Que Choisir attaque 3 fabricants et importateurs pour pratiques commerciales trompeuses.
Enfin, personne ne l’a remarqué mais tous sont alimentés par pile qu’il faut penser à changer avant qu’elle soit naze c’est à dire selon les prescriptions, tous les ans. Duracell de préférence, celles qui soit disant durent 5 fois plus longtemps mais surtout qui coulent une solution caustique et qui flingue à coup la carte électronique de l’appareil.
Reste que le meilleur geste reste la prévention c’est à dire ne pas laisser trainer n’importe quoi, n’importe comment la nuit dans votre baraque. Si vous êtes un peu bricoleur faîtes votre ramonage mécanique vous-même, ce sera toujours mieux fait que des gougnafiers qui passent un coup d’aspi dans le quart du conduit de fumée et vous remettent un certificat de ramonage bidon.
Maintenant si vous en me croyez pas, allez donc précipitez-vous docilement chez votre fournisseur, car n’oubliez pas par ce geste vous encouragez un peu plus l’industrie chinoise d’où proviennent la totalité de ces "bouses".
Réfractaire aux détecteurs de fumée chez vous ? Ce que vous risquez
Le point sur l’installation des détecteurs de fumée, obligatoire dans les foyers au 8 mars 2015, avec le Commandant Didier Rémy, animateur prévention à la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF).
(LaVieImmo.com) - Que dit exactement la réglementation sur l’équipement des foyers en détecteurs de fumée ?
Didier Rémy : Plusieurs textes réglementaires et législatifs viennent compléter la loi du 9 mars 2010, qui pose le principe d’un détecteur dans chaque logement. Le décret du 10 janvier 2011 précise que chaque logement doit être pourvu d’un détecteur déclenchant un signal sonore suffisamment fort dès qu’il y a un début d’incendie, et ce avant le 8 mars 2015. L’arrêté du 5 février 2013 explique quant à lui qu’ « au moins un détecteur de fumée normalisé (doit être) installé dans chaque logement ». Et enfin, la loi Alur du 24 mars 2014 énonce que l’installation de l’appareil incombe au propriétaire, alors que son entretien revient au locataire.
Un détecteur par logement, est-ce suffisant ?
Didier Rémy : Tout dépend de la configuration du logement. Si la propriété est grande et possède plusieurs étages, on dit qu’il en faut au moins un par niveau. Il est par ailleurs préférable de disposer le détecteur de fumée dans les chambres et les pièces à vivre. Le cas des cuisines est subtil : le détecteur doit être positionné à proximité des sources de danger pour une détection précoce mais pas trop proche. Ce détecteur pourrait par exemple être situé entre 2 et 3 mètres des éléments de cuisson sur une paroi verticale en hauteur, et avoir la fonction « Hush » qui permet de l’arrêter en cas de déclenchement intempestif. A lire aussi
Les Français étaient il y a peu à la traîne pour s’équiper. Qu’en est-il à quelques semaines de l’entrée en vigueur de la loi ?
Didier Rémy : Les chiffres issus des échanges avec différents interlocuteurs font état, à l’heure actuelle, de 15 à 20 % de foyers équipés. Certaines sources disent que 30 % des Français le sont fin 2014-début 2015. Quoi qu’il en soit, les gens commencent à acheter ce dispositif dont le prix rappelons-le, varie de 10 à 50 euros. Nous notons de notre côté un nombre croissant de questions liées aux détecteurs de fumée. A ce sujet, il peut être utile d’investir dans un détecteur offrant 10 ans d’autonomie, sans doute un meilleur rapport qualité prix qu’un détecteur d’une autonomie d’un an. Enfin et surtout, bien veiller à ce que le détecteur soit CE et conforme à la norme EN 14 604*.
Quels autres conseils pouvez-vous donner ?
Didier Rémy : Nous sommes heureux de l’adoption de cette loi, mais le seul détecteur de fumée ne suffit pas. Dans la profession, on dit : « Bien équipé, bien préparé, je suis en sécurité ». Etre équipé doit en effet s’accompagner d’autres règles de sécurité élémentaires, comme par exemple éloigner les bougies de rideaux, etc ... Le jour j, si l’alarme sonne, il faut avoir les bons réflexes : fermer la porte pour s’isoler du feu, n’intervenir que si on est dûment formé à la sécurité incendie, évacuer et alerter les sapeurs-pompiers. Il est essentiel d’avoir les bons réflexes et respecter ce deuxième adage : « Là où il y a de la fumée, il ne faut pas aller » ! Rappelons enfin que le non respect de ces obligations n’est pas, jusqu’à présent, puni par la loi. Car excepté de gros problèmes avec les assurances en cas de sinistre, le risque le plus grave peut-être la mort.
*Norme obligatoire pour tout détecteur vendu depuis le 1er mai 2008. « La présence de cette référence ne garantit pas la fiabilité d’un produit, mais indique qu’il est récent », précise 60 Millions de Consommateurs. Propos recueillis par Léo Monégier - ©2015 LaVieImmo