Naturisme, entre fantasme et réalité

Naturisme, entre fantasme et réalité

Dans une société où le code et la tenue vestimentaire ont une grande importance, la nudité intégrale reste taboue. Sur la plage où les tenues sont des plus légères, on peut montrer toutes les parties du corps sauf le sexe et les fesses. Quand à l’exposition des poitrines féminines, élément également tabou du corps de ces dames et ces jeunes filles, cela ne posait guère de problème à nombre d’entre elles dans les années 70. Mais cela s’est progressivement et fortement érodé au fil de décennies. Je me souviens avec nostalgie du milieu des années 80, dès mes 16 ans, jusqu’au début des années 90, au cours de ces moments estivaux bien conviviaux, où j’ai pu contempler discrètement de bien jolis corps esthétiques. En effet, certaines de mes camarades de vacances n’hésitait pas à ôter le haut pour exposer leurs jolis atours féminins que ce soit sur la plage où au sortir de la douche. Ah Coralie, ah Géraldine, comme vous étiez belles, si naturelles, si spontanées dans votre quasi nudité !

À notre époque, à l’opposé, des communautés religieuses hostiles à la laïcité française réussissent progressivement à imposer aux femmes au nom d’un code moral auto-proclamé, le recouvrement intégral et ceci en toute circonstances même si celles-ci ne s’y prêtent pas du tout (fortes chaleurs, baignades etc …). Je parle ici de la burqua et du « burkini » et autre accessoires dissimulant les femmes et encouragés par des prédicateurs d’une doctrine totalitaire et haineuse qu’ils osent appeler religion.

Avec entre 2 et 2,5 millions de pratiquants, le naturisme ou plus communément appelé nudisme est pratiqué par une minorité de la population. Minorité suffisamment importante pour avoir pu négocier des emplacements notamment sur le littoral où la nudité est exceptionnellement autorisée et n’est donc pas répréhensible par la loi pour exhibitionnisme.

Issu d’un milieu socio-culturel où cela ne s’est jamais pratiqué ou en tout cas jamais dit, j’ai longtemps été fasciné par le naturisme notamment à cause des légendes, des fantasmes et autres rumeurs urbaines qui tournent autour (Cap d’Adge, partouzes, présence d’enfants etc ..). J’étais seul avec la compagne qui me côtoie depuis de longues années, nos enfants étaient ailleurs en séjour en famille. Profitant d’une fenêtre météo particulièrement exceptionnellement chaude pour une région qui ne l’est que rarement (Les Hauts-de-France), nous nous sommes dirigé vers une plage naturiste située à une cinquantaine kilomètre de mon lieu de résidence. Les circonstances étaient réunies pour sauter le pas et tenter l’expérience.

À Berck comme ailleurs, les plages naturistes sont toujours loin de la civilisation et donc difficile d’accès. J’étais fébrile car madame, très prude, très pudique, n’était pas au courant de mon intention, jusqu’à notre arrivée sur le lieu dédié. J’étais également anxieux à l’idée de ma réaction psychologique (émotion, érection) quand j’apercevrais ces femmes et ces hommes nus et que je dénuderai devant eux. Heureusement dans cette sorte pacte implicite qui serait « tu me vois nu(e) mais je te vois aussi nu(e) « , il y a cette notion de réciprocité qui m’ont mis à l’aise. Ne voulant pas être d’emblée être considéré comme un simple voyeur exhibitionniste, de sexe masculin, j’ai demandé à ma compagne d’ôter la totalité de ses vêtements. Aussi étonnant que cela puisse paraître, j’étais nullement gêné à l’idée que d’autres personnes puissent l’observer nue. Enfin qu’une catégorie de personnes seulement, car les hommes accompagnés de leur épouse ou concubine, cela ne me dérangeait pas dans la mesure où je me privais pas d’observer la féminité de celles qui les accompagnaient. Les couples gays et les femmes seules non plus dans la mesure, ils ne sont pas censés être attirés par la féminité de mon épouse, et ils pouvaient bien contempler mon « petit cul », si cela leur chantait, ce n’est pas pour autant que j’allais leur offrir sur un plateau.

Issue d’un milieu socio-culturel très prude, j’ai eu à subir la grogne et le comportement gêné de mon épouse. Parmi les présents, même s’il y a quelques familles avec des enfants et quelques femmes seules (deux ou trois tout au plus), le naturisme est une affaire de couple assez ancré dans l’âge (je dirais plus de cinquante ans). Les jeunes couples hétéros sont assez rares et c’est dommage c’est là où la femmes sont les plus belles. Mais, comme par principe, la naturisme proscrit toute discrimination d’ordre physique, que ce couple de plus 70 ans s’expose, cela ne me dérangeait aucunement, après tout le soleil appartient à tout le monde !

Pour ce qui des jolies femmes, il faudra donc fréquenter une autre plage, ou un autre milieu, les plages naturistes sont ouvertes à tous et il n’y a pas de critère beauté pour y accéder. Encore un fantasme véhiculé par les médias.

Concernant ces femmes seules, elles étaient peu nombreuses deux ou trois tout au plus, sur les quelques dizaines de personnes. J’avoue qu’elles doivent être sacrément à l’aise dans leur tête pour se déshabiller ainsi.

En revanche, je trouve la présence peu opportune des hommes nus non accompagnés et surtout plantés comme des piquets qui faisaient semblant de regarder la plage. Il y a aussi les mêmes mais en haut des dunes qu’on surnomme les suricates. Et enfin, il y a enfin des hommes habillés (les textiles) qui allaient et revenait de nulle part en traversant la zone car il n’y a rien à voir sur la plage entre Merlimont et Berck. Comme, j’ai pu le lire sur des forum naturistes, ces personnes inévitables sont plus à classer dans les frustrés qu’autre chose et qu’il faut en sorte les ignorer.

Comme sur n’importe quelle plage ordinaire l’essentiel de l’activité (si on peut dire) consiste à s’exposer au soleil tout en bouquinant. D’autres varient et s’adonnent à la pétanque ou le beach-ball. Quelques connaissances se retrouvent sur place, convivialité et nudité. Qu’ils ont l’air heureux ainsi !

Viens alors un rituel très romantique, où la main dans la main, on se rend au bord de la mer. J’ai bien eu du mal à convaincre mon épouse d’en faire autant. Elle était très ronchonne à l’idée de déplacer nue devant tout le monde, qu’importe pour elle que les autres l’étaient autant. Enfin presque, car confirmant que les femmes sont et restent pour une très grande majorité mal à l’aise avec leur nudité, certaines compagnes d’hommes nus, avaient certes ôtés le haut, elles gardaient ne serait-ce qu’un string pour soustraire de nos vues, leur fentes vulvaires. Je me suis interrogé aussi sur les raisons qui poussaient mon épouse à éviter les autres. Était-ce par pudeur de se montrer ainsi ou était-ce pour m’empêcher d’observer d’autres femmes nues ? Arrivé au bord de l’eau, elle était trop froide pour que j’ai l’envie de m’y plonger. Mais j’étais détendu et satisfait à l’idée de ces personnes qui évoluaient nues près et dans les vagues et qui s’approchaient autour de nous également nus. J’aurais aimé savoir s’ils ressentaient la même chose que moi de leur coté. Mais comme dans le monde usuel des "textiles", on aborde difficilement des personnes que l’on ne connait pas même si d’emblée une cause commune forte est censée nous lier.

L’expérience fût bien peu au goût de madame, mais elle m’a personnellement satisfait. J’ai voulu la retenter sur la zone naturiste du Cayeux-sur-Mer. Après avoir longuement et difficilement parlementé avec elel et nous nous y sommes rendu, mais nous n’avons pas trouvé la zone recherchée dont l’emplacement précis restera pour moi une inconnue.

Enfin dernier détail, que ce soit hommes ou femmes, l’épilation ou le rasage pubien est quasiment systématique, alors qu’on aurait pu penser que les naturistes plus proches de la nature considèrent les poils pubiens comme naturels et donc ne devant pas être ôtés. De mon coté, j’étais « raccord » avec l’ambiance, mon épouse était sans être fournie comme roof de golf, n’était quant à elle, plus très à jour sur son programme capillaire.