Canal Plus a 29 ans

Le 4 novembre 1984, en pleine gloire des années mitterands une nouvelle chaîne de télévision voyait le jour : CANAL PLUS.
Dubitatif face à ce quatrième réseau de télévision à péage. Il fallait payer la redevance TV (en couleur), mais aussi payer celle du magnétoscope (qui fallait dédouanner à Poitiers), il fallait en plus payer pour regarder une chaîne supplémentaire.
Impensable, jamais je n’aurais imaginé qu’il y aurait des idiots qui payent "plus" pour en avoir "plus". Avec un abonnement initial à 120 Frs par mois, ce n’était pas donné à l’époque pour une chaîne de télévision spécialisée dans la diffusion de films. D’ailleurs, la chaîne a été à l’agonie les deux premières années. Et ce n’est que lorsque que Canal Plus ajouta à sa programmation le foot et le film de boules le premier samedi de chaque mois, que son modèle économique a pu se pérenniser.
En mars 1994, à la recherche d’un emploi depuis plusieurs mois, Canal Plus me proposa un CDD de 6 mois comme technicien niveau 2 au centre d’appel téléphonique (CAT) situé boulevard Hippolyte Marquès à Ivry-sur-Seine. Dès l’entretien d’embauche le responsable du centre me présente cet emploi comme un boulot pas facile pour lequel j’étais surqualifié. Il avait raison mais que sa franchise soit louée car les employeurs ont trop tendance à décrire les jobs qu’ils proposent comme des jobs de rêve. Je fus l’un des plus productif vis-à-vis de mes 20 autres collègues non pas en nombre d’appels traités que certains traitaient par dessus la jambe mais en temps consacré au travail. Les bureaux étaient agencés en mode open-space avec des cellules insonorisées et nous étions dotés de micro-casques. Les appels nous étaient attribués automatiquement, une tonalité dans le casque nous signalant l’arrivée d’un appel entrant. La présentation du numéro n’était pas encore fonctionnelle sur le réseau de l’opérateur unique France Télécom. Environ 300 personnes y travaillaient, les personnels niveau 1 essentiellement féminins étaient tous à mi-temps répartis en 3 équipes : 9-13 ; 13-17 ; 17-21, les personnels niveau 2 étaient répartis en 2 équipes : 9-18 et 13-21.
Des anecdotes, j’en ai eu plusieurs, les gens sont tellement bizarres. Les conversations pouvaient être susceptibles d’être enregistrées à tout moment par la hiérarchie. On avait imaginé avec les collègues un peu calés en technique de s’enregistrer à longueur de journée pour n’en garder que le meilleur et de faire un zapping du CAT. La fiction de Jacky Berroyer dans Nulle Part Ailleurs, aurait dépassée par la réalité. Mais hélas, les technologies étaient encore complexes avec des bandes magnétiques. Aujourd’hui un PC portable ou un smartphone en mode dictaphone, des cartes mémoire, Audacity et hop !
Des anecdotes, j’en ai eu plusieurs, les gens sont tellement bizarres mais hélas je n’ai pas gardé d’enregistrement. Autrement, je vous aurais bien volontiers fait partager quelques perles anomysées sur ce site internet.
Deux petits avantages liés à ce travail :
- Un abonnement gratos à Canal Plus, à partir de 6 mois d’ancienneté
- La possibilité de réserver les places avant tout le monde pour les émissions en public, Éliane était une chouette collègue pour ça. Je me suis offert le luxe d’assister à la dernière émission d’Antoine de Caunes à Nulle Part Ailleurs.
Canal Plus intéressé par mon sérieux à la tâche m’a fait des propositions de CDI, mais entretemps, un emploi pérenne que j’occupe toujours et assez bien payé m’était proposé, je n’ai donc pas donné suite à l’offre de Canal Plus.
La suite pour Canal Plus a connu différents rebondissements, dont le passage désastreux de J6M début 2000, mais aussi l’absorption de TPS par Canal Sat groupe Canal Plus.