Charlie Hebdo un journal pété de thunes mais aussi de rancoeurs !

Mise à jour du 16 mai 2015
J’avais pronostiqué l’oubli après la compassion et la récolte de soutiens financiers fructueux. Minimisant naïvement une fois de plus la médiocrité du genre humain, j’apprends par le presse que désormais allongé sur un confortable matelas de billets, l’équipe de la rédaction de Charlie Hebdo (prononcer Chiasrlie Hebdo) s’écharpe publiquement pour le contrôle du "magazine". Quel spectacle pathétique ... En pouvait-il être autrement ?
Article initial
Charlie Hebdo un journal pété de thunes !
Un paf et ça repart ! Ce pourrait être le nouveau slogan de CH. Avec 8000 abonnés et seulement 24 000 exemplaires vendus, CH était au bord de la faillite malgré toutes les aides de l’État que peut recevoir la presse écrite*.
Non seulement aidé par le suivisme habituel du peuple qui s’est précipité pour s’abonner voire pour lui faire des dons, mais aussi, grâce à nos impôts puisque le ministère de la culture lui a filé cash un supplément d’un million d’euros, CH roule désormais sur l’or ! Pourtant les "éclairés" le qualifiaient souvent de torche-cul avant les attentats, les autres , la majorité, ne savaient même pas ce que ce qu’il y avait dedans.
Lucide, la nouvelle équipe, n’imagine pas une prolongation des abonnements. Tu m’étonnes Elton, vu ce qu’il y a dedans ! Certes les 30 millions d’€ ne ressuscitera pas ceux qui ont péri mais ça met du beurre dans les épinards de ces journalistes gribouilleurs ...
* les aides à la presse se chiffrent à plusieurs centaines de millions d’euros par an (http://www.senat.fr/commission/fin/pjlf2014/np/np17/np172.html). Pour en savoir plus taper dans votre moteur de recherche "aides presse écrite" => les résultats sont édifiants !
L’argent de « Charlie Hebdo », un cadeau empoisonné ?
Par Annabelle LaurentCréé le 25.02.2015 à 07:07 Mis à jour le 25.02.2015 à 09:12
« C’est reparti ». Le numéro 1.179 de Charlie Hebdo sera en kiosque ce mercredi à l’aube, sept semaines après l’attentat qui a décimé sa rédaction. Pour que Charlie vive, les soutiens ont afflué du monde entier et pour ceux qui restent, réfugiés dans les locaux de Libération, le temps de la reconstruction s’ouvre avec une nouvelle donne. Les 8.000 abonnés sont devenus 240.000. Huit millions du « journal des survivants » ont été distribués, quand, l’an dernier, Charlie peinait parfois à en vendre 24.000. Que va faire Charlie de cette manne qui pourrait presque ressembler à un « cadeau empoisonné », selon Riss, son nouveau directeur ?
« Ces millions, on va apprendre à faire avec, lance à 20 minutes Eric Portheault, le directeur financier du journal, qui partage les doutes de Riss exprimés aux Inrocks. « On ne l’a pas volé cet argent, et on l’a payé cher, trop cher, ajoute Eric Portheault. Je préférerais dix millions de fois avoir Cabu, Charb et tous les autres, ceux à qui je parlais tous les jours, plutôt que tous ces millions… » Une manne inédite
De combien parle-t-on ? De près de trente millions, selon la plus haute estimation, si l’on cumule ventes, abonnements, dons et aides publiques. Pour le numéro du 14 janvier, vendu 3 euros pièce, toute la chaîne d’impression et de distribution a par solidarité travaillé gratuitement pour le premier million, soit au moins 3 millions d’euros pour Charlie, auxquels s’ajoutent les 40% perçus sur les recettes des millions d’exemplaires restants… Même si tout ne partira pas, insiste Eric Portheault : « Tout le monde parle de 8 millions de ventes, c’est n’importe quoi ». Il attend les chiffres réels, d’ici 15 jours.
S’y ajoutent le soutien reçu à travers les 240.000 abonnements (3 mois à 24 euros, 1 an à 96 euros, ou de durée libre) pour une recette totale estimée à 14 millions d’euros, les 2,4 millions d’euros de dons de particuliers reçus notamment via jaidecharlie.fr, et enfin les aides publiques et dons d’entreprise, parmi lesquels un million du ministère de la Culture ou 250.000 euros du fonds Google/éditeurs. Pas de dividendes aux actionnaires
Avec une telle manne, Charlie peut désormais tenir « des années, normalement ». L’intégralité des recettes des ventes et des abonnements sera consacrée à la pérennisation du journal, et « l’argent ne sera pas distribué en dividendes aux actionnaires. Il ne sera consacré qu’à la vie du journal : les salaires, les nouveaux bureaux, mais les trouver va être très compliqué… », indique Eric Portheault, alors que la rédaction a visité des locaux dans le XIIIe arrondissement en compagnie de spécialistes en blindage et dispositif anti-bombes…Hormis ces dépenses, la majeure partie de l’argent sera gelée, mise de côté, ajoute le directeur financier, pour « pallier d’éventuels coups durs. »
Personne ne se fait d’illusion, les 240.000 abonnés ne resteront pas longtemps. « Peut-être qu’ils vont découvrir que Charlie n’est pas ce à quoi ils s’attendaient », confiait Riss aux Inrocks. « Les abonnements, les ventes vont baisser, oui, acquiesce Eric Portheault. Mais si je gardais déjà la moitié des abonnés, je serais super heureux. » Les dons destinés aux familles des victimes
Voilà pour la pérennité du journal. Les dons des particuliers iront ailleurs. « Tout ira aux familles des victimes ». Pour le reste, le million du ministère de la Culture ou les 250.000 euros de Google, en plus d’une aide à la survie du journal et aux familles, la création d’une fondation pour les dessinateurs de presse est envisagée. « Pour l’instant, plutôt à l’étranger, précise Eric Portheault. Parce qu’en France, il n’y a que nous. » Le « cauchemar » de Patrick Pelloux
Se pose enfin la question de la distribution du capital. C’est là que naissent les différends, qui font dire à Patrick Pelloux : « C’est un cauchemar, ces millions, cela peut nous tuer. »
Avant l’attaque, Charb et Riss détenaient chacun 40 % du capital, et Eric Portheault les 20 % restants. Comme le raconte Le Monde, Riss et Eric Portheault ont proposé à Luz de reprendre les 40% de Charb, mais celui-ci a refusé, au motif qu’il aimerait, « comme une écrasante majorité de la rédaction », la création d’une société des rédacteurs qui serait actionnaire du journal.
« Je ne suis pas partisan d’une société de rédacteurs qui contrôlerait l’intégralité du journal, confirme Eric Portheault. Je n’y crois pas ». « Rien n’est fermé, précise-t-il cependant. Une société de rédacteurs pourrait détenir une partie du capital. Il est évident que ce qui nous importe, c’est que le journal vive. Mais ce n’est pas d’actualité, pas avant deux-trois mois. La priorité est de relancer le journal, et de s’occuper des familles de victimes. »
http://www.20minutes.fr/medias/1548707-20150225-argent-charlie-hebdo-cadeau-empoisonne
Par Francetv info
Mis à jour le 16/05/2015 | 19:21 , publié le 16/05/2015 | 16:35
A peine une semaine après les attentats, Charlie Hebdo s’était relevé. Après la perte de membres éminents de la rédaction, le magazine satirique parvenait à publier un "numéro des survivants", diffusé à près de huit millions d’exemplaires. Un engouement jamais vu pour le journal.
Mais quatre mois plus tard, malgré des ventes exceptionnelles, Charlie Hebdo s’enlise dans la crise, avec des différends internes qui s’affichent dans la presse. Dernier épisode en date : la convocation de la journaliste Zineb El Rhazoui à un entretien préalable à un licenciement pour faute grave. Francetv info revient sur les divisions qui minent la renaissance du magazine satirique. La crise de gouvernance
L’argent récolté dans la foulée des attentats a rapidement empoisonné la vie du journal satirique. En mars, onze salariés de Charlie Hebdo, dont l’urgentiste Patrick Pelloux et le dessinateur Luz, ont réclamé à la direction un statut d’"actionnaires salariés à parts égales". Le capital est pour l’heure détenu par Riss (40%), le directeur financier Eric Portheault (20%), les 40% restant appartenaient à Charb.
Réunis en collectif, ils ont appuyé leur demande dans une tribune publiée dans Le Monde, appelant à "la refondation de Charlie Hebdo". "Le journal doit abandonner le statut d’entreprise commerciale", estimaient-ils, dénonçant par ailleurs un processus de décision "opaque". "Nous refusons qu’une poignée d’individus prenne le contrôle, total ou partiel, [de Charlie Hebdo] dans le mépris absolu de ceux qui le fabriquent et de ceux qui le soutiennent", concluait le collectif.
Sauf que tout le monde, au sein du magazine, n’apprécie pas la mobilisation. Après cette tribune, la direction demande aux membres de la rédaction de ne plus s’exprimer publiquement sur les affaires internes du journal, explique Mediapart. Et la perspective d’une redistribution de l’actionnariat n’enchante pas non plus. "Quand le journal perdait de l’argent, personne ne demandait à entrer au capital, ni à changer de statuts, critique un membre de la direction, interrogé par le site. L’envie de prendre le pouvoir et l’appât du gain leur montent à la tête." La mise à pied de la journaliste Zineb El Rhazoui
Un peu moins de deux mois après avoir signé la tribune appelant à la "refondation" de Charlie Hebdo, la journaliste Zineb El Rhazoui est mise à pied en attendant son entretien préalable à un licenciement pour faute grave, annonce Le Monde. "Je suis choquée et scandalisée qu’une direction qui a bénéficié d’autant de soutien après les attentats de janvier fasse preuve d’aussi peu de soutien envers un de ses salariés, qui est sous pression comme tous dans l’équipe et fait l’objet de menaces", réagit l’intéressée.
Il s’agit seulement de la "rappeler à ses obligations minimales vis-à-vis de son employeur, suite à de nombreux incidents", indique finalement à l’AFP une porte-parole de la direction. Mais le procédé est une bien mauvaise publicité pour le journal, qui affiche ainsi une nouvelle fois ses tensions internes au grand jour. "Charlie Hebdo doit garder tous ses salariés et blessés des attentats, réagit l’urgentiste Patrick Pelloux sur Twitter. Il doit être exemplaire car le peuple a soutenu et donné beaucoup d’argent."
Charlie Hebdo doit garder tout ses salariés et blessés des attentats. il doit être exemplaire car le peuple a soutenu et donné bq d argent. — Patrick Pelloux (@PatrickPelloux) May 15, 2015
Le possible départ de Luz
C’est dans cette ambiance que l’un des membres de la rédaction du magazine pourrait claquer la porte. Pas n’importe qui : Luz, l’une des figures historiques de Charlie Hebdo. L’auteur de la une du "numéro des survivants", publié dans la foulée des attentats, aurait annoncé son départ de la rédaction pour septembre, selon Mediapart, qui cite des sources internes à Charlie Hebdo. Le dessinateur "a confié récemment qu’il n’en pouvait plus", écrit le site internet.
Fin avril, Luz avait déjà surpris, en faisant ses adieux à Mahomet, qu’il avait pourtant immortalisé avec son dessin "Tout est pardonné". Dans un entretien aux Inrocks, le dessinateur annonçait qu’il arrêtait de le dessiner. "Il ne m’intéresse plus, explique-t-il. Je m’en suis lassé, tout comme celui de Sarkozy. Je ne vais pas passer ma vie à les dessiner."
Cette décision lui vaut les critiques, violentes, de Jeannette Bougrab, qui s’est présentée comme la compagne du défunt Charb après les attentats. Interrogée par Valeurs actuelles, elle décrit Luz comme un "médiocre", un "usurpateur" et estime qu’en arrêtant de croquer Mahomet, "il finit le job" des terroristes. Des déclarations qui ne risquent pas d’apaiser l’ambiance autour de Charlie Hebdo.