Le terrorisme en chiffres

L’article issu du site web Atlantico a au moins l’intérêt de relativiser, l’impact du terrorisme. Certaines victimes constatées sont sujettes à controverse. Par exemple, l’attentat de Karachi du 8 mai 2002 ne sont que des représailles de mafieux pakistanais déçus de l’amputation partielles des pots de vin versés par la France pour la vente de frégates au Pakistan (et qui ont probablement servi en retour à financer la campagne de 1995 d’Édouard Balladur ce que l’intéressé dément formellement bien évidemment).
Par ailleurs, on constate que nombre de victimes, le sont pour s’être rendues dans des pays peu sécurisés soit pour le business soit pour s’y balader en touriste ce qui n’était à mon avis, pas très judicieux.
Entre le début des actes terroristes djihadistes lancés par Oussama Ben Laden et Al-Qaïda contre l’Occident, le 11 septembre 2001, et le 19 mars 2015, date du dernier attentat dans lequel des Français ont perdu la vie, notre pays a eu à déplorer 102 victimes en 13 ans et 6 mois, dans 34 actions (3 en France et 31 à l’étranger), qu’elles aient été dirigées ou non contre notre pays. Cela nous donne la triste moyenne de 7,5 morts par an et ce décompte macabre ne prend pas en compte les nombreuses autres attaques dans lesquelles certains de nos compatriotes ont été blessés.
En conséquence de l’importance de la menace et de son imprévisibilité, nous vivons constamment depuis 2001 dans la crainte de telles attaques, tant en raison des intentions et de l’action psychologique des groupes terroristes, que du relais que leur accordent nos médias, complices inconscients qui diffusent leur propagande et publicisent leurs actions. Certes, la menace est une réalité et la barbarie des actes terroristes bien réelle. Ces attaques et ces victimes sont trop nombreuses. Toutefois, il n’est pas inutile de relativiser ce danger qui apparaît (trop) souvent au premier rang de nos préoccupations. Dans cette perspective, il convient de pouvoir considérer cette triste réalité en creux et la comparer avec d’autres chiffres, afin de mesurer statistiquement l’impact réel que de tels actes ont sur notre pays et ses habitants. Bien sûr, nous sommes conscients que les chiffres sont sans âme et qu’ils ne rendent compte que d’une partie de la réalité, mais leur analyse n’est pas dénuée d’intérêt.
Lire aussi : Vote de la loi renseignement : voilà pourquoi (et comment) VOUS pourrez aussi tomber dans les mailles du filet de la surveillance de l’Etat Analyse des actions terroristes
Les attentats empêchés
Aucun attentat islamiste n’a touché la France sur son sol entre 1996 et 2012. Il est régulièrement évoqué que les services de sécurité intérieurs auraient empêchés près de 70 attentats depuis 2001, sans que plus de précisions soient données. Parmi les projets d’attentats qui ont échoué en France, grâce au travail préventif des services, ou du fait de la vigilance de la population, quelques cibles peuvent être rappelées :
la coupe du monde de football en 1998 ;
le marché de Noël à Strasbourg, en décembre 2000 ;
l’ambassade des Etats-Unis, à Paris, à l’automne 2001 ;
un avion reliant Paris aux Etats-Unis, en décembre 2001 ;
attentat chimique, contre la représentation russe à Paris en 2002.
attentat chimique en décembre 2002 dans le métro et un aéroport parisiens ;
île de la Réunion en 2003 ;
le siège de la DST en septembre 2005.
Depuis août 2013, la Direction centrale du renseignement intérieure (DCRI) a déjoué cinq projets d’attentats et démantelé une dizaine de filières dans l’Hexagone. En 2014, des djihadistes ont cherché à organiser des attentats dans les villes de Lille, Nice et en Ile-de-France (Val de Marne). Le tableau ci-dessous permet de mesurer que le nombre d’attentats empêchés par nos services est largement supérieur au nombre d’attaques réalisées, en France et à l’étranger.
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Les victimes françaises du terrorisme djihadiste 2001-2015
En dressant la liste exhaustive des victimes française du terrorisme depuis 2001, nous voulons saluer nos compatriotes disparus ou blessés et avoir une pensée pour ceux qui ont perdu un proche dans ces attentats ou ces enlèvements.
2001 (5)
11 septembre, New York : 5 français parmi les victimes des attentats.
2002 (17)
11 avril, Djerba (Tunisie) : attentat-suicide contre la synagogue de la Ghriba. 2 victimes françaises parmi les 21 personnes tuées.
8 mai, Karachi : 11 ouvriers et techniciens français de la Direction des constructions navales de Cherbourg-Octeville sont tués dans un attentat.
12 octobre, Bali : triple attentat à la bombe tuant 202 personnes et en blessant 209 autres. 4 français trouvent la mort dans ces attaques : Guillaume Breant, Lionel Erisey, Manuel Mordelet et Anthony Underwood.
2003 (5)
Nuit du 15 au 16 mai, Casablanca : 5 attentats-suicides dans plusieurs endroits de la ville. Douze kamikazes provoquent 33 morts, dont 3 Français.
19 août, Bagdad : attentat au camion piégé contre le quartier général de l’ONU en Irak. 22 morts dont Jean-Selim Kanaan, un diplomate français de l’ONU.
16 novembre, Afghanistan : Bettina Goislard, une employée française du Haut Commissariat pour les Réfugiés (HCR) des Nations Unies est tuée lors d’une mission.
2004 (2)
11 mars, Espagne : Attentats de Madrid.
Parmi les très nombreuses victimes, on compte une jeune française, Marion Subervielle.
26 septembre, Arabie Saoudite : Laurent Barbot, un expatrié français, est exécuté au volant de sa voiture à Djeddah.
2005 (1)
7 juillet, Londres : Attentats dans la capitale britannique (56 morts et de 700 blessés). Parmi les victimes figure un jeune ingénieur français de 24 ans, Ihab Slimane.
2007 (8)
26 février, Arabie Saoudite : trois couples d’expatriés français et leurs enfants sont attaqués en plein désert près de Médine. Les trois maris sont assassinés et un adolescent décédera le lendemain.
- 24 décembre, Mauritanie : 4 touristes français sont tués dans une attaque à l’est de la ville d’Aleg.
2008 (4)
28 janvier, Somalie : un véhicule de Médecins sans frontières est détruit par l’explosion d’une bombe actionnée à distance. Un logisticien français de MSF perd la vie dans cet attentat.
8 juin, Algérie : deux attentats à la bombe font 13 morts dans la ville de Lakhdaria, dont un ingénieur français, Pierre Nowacki, travaillant pour le groupe de BTP Razel.
26 au 29 novembre, Inde : une dizaine d’attaques terroristes ont lieu à Bombay. 166 personnes sont tuées, parmi lesquelles 2 Français : Loumia Hiridjee et son mari Mourad Amars.
2009 (2)
22 février, Egypte : une jeune touriste française de 17 ans, Cécile Vannier, est tuée dans un attentat à la bombe au Caire.
10 avril, aux large de la Somalie : Florent Lemaçon, le capitaine du navire de plaisance Tanit, est mortellement touché par un tir français lors de l’intervention de libération des otages.
2010 (3)
25 juillet, Mali : Michel Germaneau, pris en otage en avril 2010 dans le nord du Niger par une cellule d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), est assassiné.
7 décembre, Inde : une bombe explose dans la ville sainte de l’hindouisme, Bénarès, faisant un mort et 38 blessés, dont deux Français.
2011 (11)
8 janvier, Mali : deux jeunes Français, Vincent Delory et Antoine de Léocour, enlevés la veille dans la capitale du Niger, sont tués lors de l’intervention militaire franco-nigérienne pour les libérer.
28 avril, Maroc : explosion d’une bombe dans un café à Marrakech. 17 morts dont 8 français
19 octobre, Somalie : Marie Dedieu, Française de 66 ans enlevée dans sa maison, au Kenya le 30 septembre 2011, décède en captivité.
2012 (12)
20 janvier, Afghanistan : sur la base de Gwam, un soldat afghan ouvre le feu sur un groupe de militaires français en plein exercice sportif. 4 hommes sont tués sur le coup et 14 sont blessés, dont certains grièvement.
27 mars, un cinquième soldat, le capitaine Schnetterle, décède suite à ses blessures.
11 au 22 mars, Toulouse et Montauban : 7 meurtres sont perpétrés par Mohamed Merah contre des militaires français et une école juive.
2013 (9)
11 janvier, Somalie : Denis Allex, membre de la DGSE detenu depuis 2009 par les Shebab est exécuté alors que se déroule une opération pour le libérer. Au cours de l’intervention, 2 membres du commando de la DSGE perdent la vie.
18 janvier, Algérie : attaque terroriste contre le site pétrolier d’In Amenas. Un français Yann Desjeux, trouve la mort.
15 juillet, Mali : Philippe Verdon, enlevé en novembre 2011 par AQMI, est assassiné par les terroristes.
2 novembre, Mali : Ghislaine Dupont et Claude Verlon, deux envoyés spéciaux de Radio France International sont enlevés à Kidal, puis exécutés par AQMI.
21 septembre, Kenya : attaque terroriste contre le centre commercial de Nairobi. 2 victimes françaises, Corinne et Anne Dechauffour.
2014 (3)
22 avril, Mali : Gilberto Rodrigues Leal, enlevé en novembre 2012, est assassiné par le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO).
24 septembre, Algérie : Hervé Gourdel, enlevé trois jours plus tôt, est assassiné par le groupe djihadiste Djound Al-Khilafa.
22 décembre, Nantes : un déséquilibré fonce sur la foule avec son véhicule, provoquant une victime et 10 blessés.
2015 (20)
7 janvier 2015, Paris : attentat au siège parisien de Charlie Hebdo, à Montrouge et Porte de Vincennes, 17 victimes dont deux policiers.
19 mars, Tunis : attaque terroriste contre le musée du Bardo. 3 Français parmi les victimes.
Attentats à l’étranger ciblant la France ou des Français n’ayant pas fait de victimes françaises (5)
6 octobre 2002 (Yémen) : un attentat en mer contre le pétrolier français le Limburg cause la mort d’un de ses membres d’équipage et blesse douze personnes.
21 septembre 2007 (Algérie) : attentat à la voiture piégée contre le groupe français de BTP Razel. L’explosion a fait neuf blessés : deux Français, un Italien et six Algériens.
8 août 2008 (Mauritanie) : un attentat-suicide près de l’ambassade de France à Nouakchott fait un mort et trois blessés légers, dont deux gendarmes français.
23 avril 2013 (Libye) : un attentat à la voiture piégée détruit partiellement l’ambassade de France à Tripoli. 2 gendarmes français blessés.
24 mai 2014 (Djibouti) : attentat dans restaurant prisé des expatriés. Un mort, 20 blessés, dont sept Français.
Attentats en France ciblant des Français n’ayant pas fait de victimes (2)
20 décembre 2014 : un homme de 20 ans récemment converti à l’islam pénètre dans le commissariat de Joué-Lès-Tours. Il agresse des policiers avant d’être abattu.
21 décembre 2014 : un conducteur criant « Allahu Akbar » fonce volontairement sur des piétons avec sa voiture à Dijon, blessant 13 personnes.
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Entre 2001 et 20015, la France ou les Français ont été les cibles ou les victimes d’attaques terroristes dans 20 pays étrangers, en plus de celles ayant eu lieu sur le territoire national. Nous avons eu à déplorer 77 victimes dans 17 pays étrangers (76%), contre 25 en France (24%). Mais la moyenne des victimes par attaque en France (5) est plus élevée qu’à l’étranger (2,1). Analyse comparée
Les principales causes de décès en France et leur importance
Au cours de l’année 2013, notre pays a eu à déplorer 25 500 morts violentes, réparties entre 94% de morts accidentelles et 6% d’homicides. Ces chiffres sont similaires à quelques % près à ceux des années de la décennie précédente et représentent donc une moyenne pour la période 2001-2015.
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De septembre 2001 à janvier 2015 , sur 27 semestres, en France et l’étranger, 102 de nos compatriotes ont perdu la vie, soit une moyenne de 7,5 victimes par an. Certes cela est trop, surtout pour les familles concernées. Mais à l’échelle de la nation, cela montre que les actions terroristes n’ont jamais atteint l’ampleur de celles qui se sont produites aux Etats-Unis, en Espagne ou au Royaume-Uni et que notre pays est loin d’avoir été déstabilisé par les djihadistes, malgré leurs imprécations haineuses.
Surtout, il nous faut accepter, même si cela est difficile, que de temps à autre, des terroristes parviennent à passer entre les mailles du filet et à commettre des attentats. Il faut être réaliste, la sécurité à 100% est une utopie. Une nouvelle fois, rappelons le faible impact humain de leurs attaques comparé aux accidentés de la route (3 388 en 2014), aux décès d’enfants sous les coups de leurs parents (730 par an), de femmes sous ceux de leur conjoint (121 par an), au nombre annuel de meurtres (682 par an) ou à celui des victimes françaises du Tsunami de 2004 (95 morts).
Si l’on prend le chiffre moyen global annuel de décès par mort violente en France (24 499, hors terrorisme), le chiffre moyen des victimes du terrorisme 2001/20015 (7,5) représente un peu moins de 0,03% de ce total. Et si l’on prend le chiffre annuel moyen des morts violentes en France (1 558, hors terrorisme) le chiffre moyen de victimes du terrorisme 2001/2015 (7,5) représente un peu moins de 0,5% de cet autre total.
Ces chiffres parlent d’eux-mêmes. Il ont pour but de relativiser l’importance de ces attaques et de mettre en lumière la sur-réaction des médias à l’occasion de ces événements. Les terroristes mènent donc bien d’abord une guerre psychologique et il importe de ne pas tomber dans ce piège en entretenant la peur et la psychose. Nous devrions tous y réfléchir, car un terrorisme sans échos médiatiques est une cause quasiment perdue.
[1] Ciblant ou non la France ou des Français. [2] Dont deux sans victime. Nous considérons tous les meurtres de Merah comme une seule attaque. [3] Dont une sans victime. [4] Dont une sans victime. [5] Soit un taux d’homicide de 1 pour 100 000 habitants, un des plus bas du monde. [6] Soit 1 décès tous les 3 jours. [7] Soit 1 décès tous les 14 jours. [8] Le Bilan social des armées ne permet pas de distinguer les deux catégories.
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