Réforme des rythmes scolaires : la réponse d’un dissident

Parce que Vincent Peillon voulait marquer de son empreinte son passage au ministère de l’éducation nationale, il a pondu sans aucune concertation, la réforme des rythmes scolaires. Comme cela ne suffisait pas, son successeur en charge de mettre en place cette réforme débile, s’est fendu d’un tract de propagande mensongère à faire pâlir d’envie les oukases des partis communistes.

La réponse de Déconophone, n’a pas traîné ...


Lettre ouverte à Monsieur le Ministre de l’Éducation Nationale

Savigny-sur-Orge, le 27 juin 2014

Monsieur, le Ministre

J’ai été fort surpris de voir arriver dans les cahiers de liaison de mes enfants, une lettre circulaire signée de votre main dont le contenu s’apparente à de la propagande pour justifier ce qui est un échec plus que probable : la réforme des rythmes scolaires.

Plutôt que de me plaindre et de refaire le monde à un comptoir de bistro (au prix des consommations, c’est exclu de facto) ou sur un mur Facebook, j’ai conclu qu’il était finalement plus intéressant d’aller le signifier directement à l’intéressé. Ça se chiffre au prix d’un timbre (écopli), d’une feuille, d’une enveloppe et d’un tirage sur mon imprimante laser personnelle.

Votre prédécesseur, Vincent Peillon, s’est mis en tête d’imposer sans aucune concertation, une réforme stupide qui n’a été demandée ni par les parents, ni par les enseignants et ni les maires des communes. Il voulait comme tout ministre de l’éducation nationale, marquer le ministère de son empreinte. Il fallait impérativement, qu’il nous sorte sa réforme, accessoirement motivé à prendre le contre-pied de son prédécesseur issu d’une autre formation politique.

À l’Éducation Nationale comme l’avait dit, fort à propos, Claude Allègre : « il faut dégraisser le mammouth ». Hélas, depuis, son climato-scepticisme pathologique l’a complètement discrédité. Alors, dégraissons le mammouth, pour empêcher comme vous le soulignez, le recul du niveau des élèves. Mais, faites plutôt donc revenir l’enseignement à ses fondamentaux. C’est-à-dire lire, écrire et compter. Pour ce qui est de parler c’est à dire l’expression en langue française, cet apprentissage incombe aux parents qu’ils le veuillent ou non. La langue officielle en France reste le français ! Cette démarche entre dans le cadre de ce que l’on appelle l’intégration. À eux d’en faire l’effort et à les entendre à la sortie des cours d’école, il y a beaucoup de paresseux.

Or, je constate que votre projet ne se concentre pas sur ces fondamentaux mais sur les éléments annexes et par la promotion d’un temps périscolaire bien coûteux à organiser pour les communes et d’une manière bien inégalitaire en fonction de ses ressources propres de ces dernières. En effet, j’ai constaté que le temps consacré à l’enseignement proprement dit reste inchangé.

Revenir aux fondamentaux, aurait permis pourtant de débarrasser des programmes de ces enseignements annexes, pas toujours opportuns et qui dont la façon dont ils sont présentés relèvent souvent de la totale subjectivité. Le plus beau : l’apprentissage de l’usage d’internet. Aux yeux des richissimes majors et studios, nous sommes tous des téléchargeurs mangeurs d’enfants. Et ce n’est pas ces ridicules interventions dans les écoles qui changeront le cours des choses. Oserez-vous donc faire la fouille des cartables à la recherche de téléphones mobiles et des clefs USB contentant mp3 et divx ? J’en rigole, vous êtes déjà complètement dépassé par le trafic de cannabis. Vous êtes bien naïf de croire que ces lavages de cerveaux fonctionnent aussi parfaitement et notamment pour les autres questions sérieuses de société. Les parents récalcitrants s’occupent désormais de la rééducation de leurs enfants comme ils fréquentent déjà sur des sites internet de ré-information éliminant les sites officiels de désinformation alimentés par des journalistes fiscalement clientélistes.

Votre obsession sur le temps de présence sur les bancs d’école m’amène à faire le parallèle avec le concept archaïque du présentéisme au travail où la valeur d’une personne s’évalue plus par son temps de présence que par la qualité du travail fourni. Et professionnellement, je n’ai du que dégoût pour les faux-jetons qui font semblant de se mettre au travail à partir de 16 heures pour rester jusqu’à 21 heures, histoire de s’attirer les bonnes grâces hiérarchiques.

Plutôt que de vous intéresser au remplissage d’une semaine scolaire, intéressez-vous au calendrier des petites vacances scolaires. Ces petites vacances sont toutes désormais longues de deux semaines au lieu initialement d’une et leur répartition se fait depuis 35 ans par zones. Cerise sur le gâteau, l’allongement des vacances de la Toussaint est de l’initiative de Vincent Peillon. Comme vous l’écrivez l’école a trop souvent changé en fonction de l’intérêt des adultes. Changeons le mot adultes par groupes de pressions et nous y verrons plus clair. Il est absolument scandaleux que les intérêts économiques des stations de sport d’hiver passent avant les rythmes scolaires des enfants, mais aussi l’intérêt des familles. Les familles dispersées dans plusieurs provinces françaises ne peuvent plus se rencontrer. En effet, les vacances scolaires entre zones ne coïncident plus une année sur trois. Décidément, entre cela, le mariage pour tous, le rabotage des allocations familiales, les familles traditionnelles sont les perpétuels persécutés de la politique socialiste.

À propos de groupe de pression, il en est un autre qui m’a agacé très sérieusement en 2014 : celui des assurances scolaires. Les sorties facultatives mais obligatoires dans les faits, restent soumises à l’obligation d’assurance. Coûteuse atteinte aux libertés individuelles pour un risque insignifiant. En effet, la circulaire 23 septembre 1999, n’a toujours pas été abrogée alors que la loi « vichyste » de 1943 sur l’obligation d’assurance scolaire l’a été depuis 2007. Grâce à la vigilance zélée et solidaire de vos hussards de la république (de l’enseignant jusqu’au médiateur en passant par l’inspection) que vous pourrez féliciter, j’ai du me soumettre à l’odieux racket des compagnies d’assurances et j’en garde une rancune particulièrement tenace.

Enfin, il convient désormais de cesser de se référer au modèle européen comme base argumentaire :

  • Primo : ce n’est pas parce qu’une majorité (l’est-elle vraiment) a une conduite imbécile que cela en devient forcément une vérité,
  • Secundo : je vous mets au défi de transposer toute la société française sur le modèle allemand. En ce qui me concerne, après avoir vécu quelques temps là bas, en bon germaniste, j’y avais parfaitement réussi mon intégration et je ne ferais pas partie de ceux qui seraient le plus en difficulté. Mais, en revanche, je défie notamment les hommes politiques français, d’appliquer la même rigueur que leurs homologues d’Outre Rhin et des autres pays du Nord de l’Europe, ne serait-ce que concernant les questions de lutte contre la corruption ou le nombre de représentants siégeant aux différentes assemblées,
  • Tertio : le modèle européen ultralibéral que l’on a construit à l’insu des peuples, est à juste titre décrié. Les différents gouvernements socialistes ne font que prolonger le mouvement initié par la droite ultralibérale. Cessez de citer cette Europe en exemple, nous n’en voulons pas, les résultats scrutin du 25 mai 2014 sont un désaveu cinglant. Mais, la première réaction du gouverne-ment dans son autisme intégral, a été de redécouper les régions en fonction du potentiel électoral du FN pour lui faire barrage au prochain scrutin. Que c’est pathétique !

À la lecture de votre lettre circulaire et à la lumière de bien d’autres éléments disponibles ci et là, j’ai la conviction que vous, votre prédécesseur, et toute l’élite politique, vous vous contrefichez de mon avis, comme celui des autres citoyens. Mais, je vous rassure, j’ignore le votre et de votre propagande, je m’en contrefiche totalement. La rupture est consommée, ma pensée est libre et non conforme et ne sera jamais conforme à celle que vous avez cru pouvoir imposer. Internet a rompu l’isolement des citoyens. Je tenais que vous le sachiez autrement que par mon abstention électorale ou des votes blancs.

Je vous remercie par avance de votre attention et vous prie d’agréer Monsieur le Ministre, l’expression de ma plus haute considération.

Un parent d’élève qui revendique sa dissidence !